Fil d'Ariane

null De l’espoir pour les hommes atteints d’un cancer de la prostate métastatique

Des patients du CUSM sont les premiers à participer à un nouvel essai clinique mondial de phase 1 testant l’Actinium-225, un agent thérapeutique utilisé en médecine nucléaire de précision.

Montréal, le 11 avril 2024 — Les premiers patients à participer à un essai clinique multicentrique de phase précoce portant sur l’Actinium-225, un isotope radioactif utilisé dans le traitement du cancer de la prostate métastatique, ont été recrutés cette semaine par l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM). L’IR-CUSM est fier d’être le premier établissement au monde à lancer ce nouvel essai clinique, qui offre aux patients ayant épuisé toute option de traitement de leur maladie une thérapie inédite et prometteuse en médecine de précision.

D’après la Société canadienne du cancer, le cancer de la prostate touchera 1 homme canadien sur 8 au cours de sa vie, et 1 homme sur 30 en mourra. Il s’agit de la troisième cause de décès lié au cancer chez les hommes.

Ramy Saleh, M.D., est chercheur dans le programme de recherche sur le cancer à l’IR-CUSM.
Ramy Saleh, M.D., est chercheur dans le programme de recherche sur le cancer à l’IR-CUSM.

Menée à l’IR-CUSM par le Dr Ramy Saleh, oncologue médical au Centre du cancer des Cèdres du CUSM et directeur médical de l’oncologie au Centre de médecine innovatrice (CMI) de l’IR‑CUSM, la nouvelle étude évaluera l’innocuité (la capacité du médicament à agir sans entraîner d’effets indésirables) et la tolérabilité (la capacité du sujet à supporter les effets indésirables) de l’Actinium-225, dont la fonction est de cibler l’antigène membranaire spécifique de la prostate (PSMA).

Le PSMA, qui se retrouve chez plus de 80 % des patients atteints d’un cancer de la prostate métastatique, s’exprime fortement dans les cellules tumorales de la prostate, mais est très peu présent dans le reste de l’organisme. L’Actinium-225 se fixe aux récepteurs du PSMA, repère les cellules cancéreuses et émet des radiations qui les détruisent en rompant leurs brins d’ADN. Un avantage potentiel de ce mode d'action ciblé est d’épargner les organes sains.

« Nous sommes ravis de pouvoir tester l’Actinium-225 et d’être le premier établissement au monde à démarrer cet essai clinique, déclare le Dr Saleh. C’est une grande satisfaction pour notre équipe, car c’est le fruit d’efforts soutenus pour offrir les avancées thérapeutiques les plus récentes à nos patients. »

Conçu par la compagnie américaine POINT Biopharma, le traitement expérimental sera administré par injection intraveineuse à 50 patients atteints d’un cancer de la prostate métastatique résistant à la castration (mCRPC) ou biochimiquement récurrent (BCR), pour qui les traitements conventionnels n’ont pas fonctionné. Diverses doses seront testées et les patients seront suivis sur une période de cinq ans pour surveiller d’éventuels effets secondaires.

En plus d’évaluer son innocuité pour les patients, l’étude examinera comment le médicament interagit avec les tumeurs et les organes sains, vérifiera s’il est bien toléré et déterminera la dose adéquate à administrer dans le cadre d’études futures.

« D’autres essais cliniques ont montré que des traitements similaires à base de médicaments qui ciblent le PSMA peuvent réduire la masse tumorale du cancer prostatique et potentiellement bonifier son pronostic. Même si nous ignorons si ce médicament saura améliorer la santé de nos patients, nous considérons cet essai comme notre meilleur espoir », ajoute le Dr Saleh, qui est également directeur médical de l’Unité de recherche de phase 1 au CMI, chercheur au sein du Programme de recherche sur le cancer de l’IR-CUSM et professeur adjoint au Département d’oncologie Gerald Bronfman de l’Université McGill.

Les essais cliniques : la voie vers de meilleurs résultats de santé

La recherche est essentielle à l’amélioration des traitements du cancer et des chances d’y survivre. Les essais cliniques de phase 1 constituent une composante cruciale de la recherche, puisqu’ils déterminent la poursuite ou l’arrêt du développement d’un nouveau médicament.

Établie en 2018, l’Unité de recherche de phase 1 du CMI a pour mission de fournir des soins de haute qualité à ses patients cancéreux tout en soutenant le processus de développement de médicaments. L’unité se distingue notamment par ses aménagements et ses équipements de pointe, qui permettent de mener des études de façon précise et efficace. De plus, l’unité travaille souvent avec une équipe multidisciplinaire d'experts afin de concevoir des essais cliniques complets et solides.

« Cette première mondiale vient confirmer qu’en misant sur la collaboration entre ses chercheurs et les experts de l’industrie, l’IR-CUSM s’est forgé une position de leader dans l’écosystème des essais cliniques au Canada. En plus de fournir aux patients les dernières thérapies expérimentales, le Centre de médecine innovatrice attire les entreprises pharmaceutiques les plus innovantes, tant à l’international qu’au pays, et à toutes les étapes des essais cliniques », dit la Dre Louise Pilote, directrice par intérim du CMI et directrice adjointe de l’IR-CUSM.

À propos de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill

L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et de la santé. Établi à Montréal, au Canada, l’Institut, qui est affilié à la faculté de médecine de l’Université McGill, est l’organe de recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) – dont le mandat consiste à se concentrer sur les soins complexes au sein de sa communauté. L’IR-CUSM compte plus de 600 chercheurs et près de 1 700 étudiants et stagiaires qui se consacrent à divers secteurs de la recherche fondamentale, de la recherche clinique et de la recherche en santé évaluative au site Glen et à l’Hôpital général de Montréal du CUSM. Ses installations de recherche offrent un environnement multidisciplinaire dynamique qui favorise la collaboration entre chercheurs et tire profit des découvertes destinées à améliorer la santé des patients tout au long de leur vie. L’IR-CUSM est soutenu en partie par le Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS). ircusm.ca

Personne-ressource pour les médias

Fabienne Landry
Coordonnatrice des communications, Recherche, CUSM
Fabienne.landry@muhc.mcgill.ca